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    sebastien berthier
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    La permaculture est une science systémique qui a pour but la conception, la planification et la réalisation de sociétés humaines écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables. Elle se base sur une éthique, d’où découle des principes et des techniques permettant une intégration des activités humaines avec les écosystèmes.

    Historique
    Le terme de permaculture est un mot-valise issue de l’expression « permanent agriculture » utilisée par l’agronome Américain Cyril G Hopkins qui publia en 1910 « Soil Fertility and Permanent Agriculture ». Franklin Hiram King le reprit dans son livre de référence de 1911, « Farmers of Forty centuries: Or Permanent Agriculture in China, Korea and Japan ». Le terme « permanent agriculture » est alors compris comme une agriculture qui peut se maintenir indéfiniment.
    Les influences
    L’australien P.A. Yeomans introduisit dans les années 1950 la méthode des contours (Keyline Design) comme méthode d’approvisionnement et de distribution en eau d’un site. Cette approche de l’aménagement influença fortement les fondateurs de la permaculture.
    Le travail de Howard T. Odum fut aussi une influence importante, surtout pour David Holmgren Le travail d’Odum s’est surtout axé sur l’écologie des systèmes, en particulier le principe du maximum de puissance. Principe duquel découle l’idée cardinale que les écosystèmes tendent à optimiser l’utilisation de l’énergie. Par exemple, la forêt avec son importante faune et flore est un convertisseur efficace de la lumière solaire en biomasse.
    La permaculture est aussi fortement influencée par le courant écoénergétique qui démontre en particulier la déclin des ressources énergétique fossiles à courte échéance. On citera à ce sujet les travaux de Marion King Hubbert sur le pic pétrolier homonyme.
    C’est au double titre des travaux d’Odum et de l’écoénergétique que la permaculture cherche à s’inspirer des écosystèmes naturels, comme modèles optimaux d’utilisation d’énergie.
    Une autre influence précoce fut le travail d’Esther Deans, qui fut le pionnier des méthodes de non travail du sol. D’autres influences récentes incluent le système VAC au Viêt Nam
    Mollison et Holmgren : cofondateurs de la permaculture
    Au milieu des années 1970, les australiens Bill Mollison et David Holmgren commencèrent a développer des idées qui, ils l’espéraient, pourraient être utilisées pour créer des systèmes agricoles stables. Ce travail résultait de leur perception d’une utilisation toujours plus importante de méthodes agro-industrielles destructrices qui empoisonnaient l’eau et la terre, réduisant la biodiversité et érodaient des millions de tonnes de sol de paysages auparavant fertiles. Une approche de design appelée « permaculture » fut leur réponse et fut rendu public pour la première fois avec la publication de Permaculture 1 en 1978.
    Le terme permaculture signifiait initialement “agriculture permanente” mais fut rapidement étendu à “culture permanente”, tant il était évident que les aspects sociaux faisaient partie intégrante d’un véritable système durable.
    Après la publication de Permaculture One, Mollison et Holmgren affinèrent et développèrent plus avant leurs idées en effectuant la conception selon la méthode permaculture de centaines de sites et en organisant cette information dans des livres plus détaillés. Mollison enseigna dans plus de 80 pays et son cours certifié de 72 heures fut suivis par des centaines d’étudiants. La permaculture vise à ce que le plus grand nombre d’individus se l’approprie, c’est pour cela que les principes de design en permaculture sont le prolongement de la position qui veut que “la seule décision éthique est de prendre la responsabilité de notre propre existence et de celle de nos enfants ». L’intention étant que, en formant rapidement les individus à un ensemble fondamental de principes de design, ces individus pourraient aménager leurs propres environnements et construire des territoires toujours plus autonomes, interconnectés, résilients et durables.
    À partir du début des années 1980, le concept avait évolué, et d’un système de design de systèmes agricoles était passé à un processus de design beaucoup plus holistique de création de sociétés humaines durables.
    A partir du milieu des années 1980, un grand nombre d’étudiants s’étaient transformés en pratiquants chevronnés et avaient commencé à enseigner les techniques qu’ils avaient apprises. Très rapidement des groupes, projets, associations et instituts de permaculture s’établirent dans plus d’une centaine de pays.
    En 1991, un documentaire en quatre parties d’ABC production appelé ‘the global gardener’ montrait la permaculture appliquée à différentes situations a travers toute la planète, portant le concept à l’attention d’un public plus large (mais toujours anglo-saxon).
    Le professeur anglais de permaculture Patrick Whitefield, suggère qu’il a deux mouvements de permaculture : la permaculture originelle et la permaculture de design.
    La permaculture originelle tente de reproduire fidèlement la nature en développant des écosystèmes comestibles qui ressemblent à leurs équivalents naturels.
    La permaculture de design considère les connexions fonctionnelles en service dans un écosystème ainsi que son fonctionnement, et en dérive des principes d’efficacité énergétiques applicables à tous les types de systèmes humains (transport, société, agriculture…). À travers une observation minutieuse des énergies naturelles, des flux et de leurs motifs, des systèmes de design efficaces peuvent être développés. Ceci est maintenant connu sous le nom de Design de Systèmes Naturel.
    L’éthique de la permaculture
    Au cœur de la pratique de la permaculture se trouve une éthique et un ensemble de valeurs fondamentales qui doivent gouverner l’action en permaculture, quelle que soit l’échelle d’application. L’éthique de la permaculture est influencée par l’éthique du « care » développée dans les milieux féministes anglo-saxons.
    L’éthique de la permaculture est souvent résumée ainsi :
    Prendre soin de la Terre – Reconnaître que la Terre est la source de toute vie. Les êtres humains doivent donc s’occuper de la Terre avec respect.
    Prendre soin des Hommes – créer des sociétés ou les humains et la planète vivent ensemble en harmonie, notamment par la coopération et le partage.
    Distribution équitable s’assurer que les ressources limitées de la planète soient distribuées de manière sage et équitable.
    De cette éthique sont déclinés des principes qui subissent des variations en fonction de l’individu. Les principes élaborés par Bill Mollison et David Holmgren sont toutefois deux références importantes du fait de leur statut de co-fondateur de la permaculture. Elles sont détaillées ci-dessous.

    Les principes de la permaculture
    Une des innovations de la conception en permaculture est d’apprécier l’efficacité et la productivité des écosystèmes naturels par l’observation minutieuse, et d’en dériver des principes directeurs universels, applicables par tous. Les principes de design sont vraiment au cœur de tout système de permaculture. Chaque permaculteur peut développer son propre système de principes. Certains ajoutent ainsi de nouveaux principes par rapports a ceux qui font référence. Ces principes, dont le nombre limite n’est donc pas fixé, évoluent au fil du temps en fonction de l’affinage des connaissances. Ils constituent une base croissante qui forme un filtre, un mode de pensée, une vision et une compréhension du monde que l’on peut avoir à un moment donné et qui accompagne le processus de design tout au long de sa création. Plus ces principes sont intégrés dans l’individu, plus ils deviennent automatiques, et font partie du mode de pensée et d’action. Ils font ainsi partie de notre culture, en nous faisant évoluer vers une « culture » permanente.
    Les principes de Bill Mollison
    De l’éthique de la permaculture, Bill Mollison a developpé cet ensemble de principes qui permettent d’envisager un design:
    1. Prévoir l’efficacité énergétique
    2. Emplacement relatif
    3. Circulation d’énergie
    4. Effet de bordure
    5. Chaque élément doit avoir plusieurs fonctions
    6. Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments
    7. Travailler avec la nature plutôt que contre elle
    8. Faire le plus petit effort pour le plus grand changement
    9. Le problème est la solution
    Les principes de David Holmgren
    De la même éthique, David Holmgren a développé en 2002 un ensemble de principe légèrement différent et parfois complémentaires.
    1. Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions (feedback) – il faut décourager les activités inappropriées pour s’assurer que le système continue de fonctionner correctement.
    2. Intercepter et stocker l’énergie – en développant des systèmes qui collectent les ressources quand elles sont abondantes et que nous pouvons utiliser à besoin.
    3. Utiliser et répondre créativement au changement – on peut avoir un impact positif sur des changements inévitables en observant avec attention et en intervenant au bon moment.
    4. Concevoir en passant des motifs généraux (structure) aux détails – en prenant du recul on peut observer les motifs dans la nature et la société et les reproduire. Ils peuvent alors devenir la colonne vertébrale de nos designs et les détails mis en place à mesure que nous progressons.
    5. Intégrer plutôt que séparer – en mettant les bons éléments aux bons endroits, des relations se développent entre ces éléments et ils travaillent ensemble pour s’entraider.
    6. Observer et interagir – En prenant le temps de s’engager avec la nature on peut concevoir des solutions qui correspondent a la situation.
    7. Obtenir un résultat – s’assurer que l’on reçoit réellement des récompenses utiles pour le travail qui est fait.
    8. Ne pas produire de déchets – en trouvant une valeur à chaque ressource disponible et en les utilisant toutes, rien n’est un déchet.
    9. utiliser et valoriser la diversité – la diversité réduit la vulnérabilité à une variété de menaces et tourne à son avantage la nature unique de l’environnement dans lequel il réside.
    10. Utiliser et valoriser les ressources et les services – faire la meilleure utilisation de l’abondance de la nature pour réduire notre comportement consommateur et notre dépendance vis-à-vis des ressources non renouvelables.
    11. Utiliser les bordures et valoriser le marginal – l’interface entre deux choses est l’endroit ou les événements les plus intéressants se produisent. Ce sont souvent les éléments qui ont le plus de valeur, et qui sont les plus divers et productifs.
    12. Utiliser des solutions petites et lentes – Les systèmes lents et petits sont plus faciles à maintenir que les gros, en faisant un meilleur usage des ressources locales et en produisant des résultats durables.
    La permaculture moderne
    La permaculture moderne est un outil de conception des systèmes. C’est une manière :
    1. D’appréhender un système ou un problème dans sa globalité
    2. D’observer comment les parties d’un système sont reliées
    3. De réparer des systèmes défaillants en appliquant des idées apprises de systèmes durables matures en fonctionnement
    4. D’apprendre des systèmes naturels en fonctionnement pour planifier l’intégration de l’homme dans les écosystèmes où il s’est implanté et qu’il a abîmé avec ses systèmes agricoles et urbains par manque de connaissance et d’éthique.
    5. D’inclure ceux qui n’ont jamais entendu parler de la Permaculture.
    Par exemple, en s’associant avec les paysans qui développent des semences locales adaptées a un terroir et reproductibles, contrairement a la majorité des semences commerciales. Par exemple, à Byron Bay en Australie, le « Seed Savers Network » est un réseau local de jardiniers producteurs de semences. C’est un fils de paysan des Hautes-Vosges expatrie sous les tropiques, qui a commence et continue ce travail avec se femme Jude Fanton. En France, on retrouve des actions analogues grâce a l’association Kokopelli.
    Ce mode de pensée est applicable tout aussi facilement à un outil de cuisine qu’au re-design d’une zone industrielle ou d’une ferme. Les pratiquants de la permaculture l’appliquent à tout ce qui est nécessaire pour construire un futur durable. D’une manière générale, « les initiatives des permaculteurs tendent à évoluer :
    en partant de stratégies qui se concentrent sur l’efficacité (par exemple une minimisation des déchets),
    pour passer à des stratégies de substitution (par exemple des biocides à des moyens de contrôle biologiques plus spécifiques)
    pour aboutir aux stratégies de re-design- changements fondamentaux dans le design et le management de l’opération.
    « La permaculture, c’est aider les gens à faire des choix de re-design : fixer de nouveaux buts et apporter un changement dans la manière de penser qui affectent non seulement leurs actions chez eux mais également leurs actions sur leur lieu de travail, leurs emprunts et leurs investissements » (A Sampson-Kelly et Michel Fanton 1991). Des exemples incluent le design et l’emploi de solutions complexes de transport, une utilisation optimale des ressources naturelles comme l’énergie lumineuse, et « le design radical des systèmes de polyculture multi étages riches en information » (Mollison et Slay 1991).
    « Cette progression implique généralement un changement dans la nature de sa dépendance – passer d’une dépendance à des interventions universelles, achetées, importées, et basées sur la technologie à une dépendance d’interventions plus spécifiques, locales et basées sur des savoirs faire et connaissances disponibles localement. En général, cela implique finalement un changement fondamental de la vision du monde, de la perception des significations et modes de vie associés (Hill 1991) ».
    « Mon expérience est que même si l’efficacité et les initiatives de substitution peuvent apporter des contributions significatives à la soutenabilité sur le court terme, des améliorations bien plus importantes sur le long terme ne peuvent être accomplies que par des stratégies de re-design ; et, de plus, cette étape doit intervenir au début de la réflexion pour assurer que les stratégies d’efficacité et de substitution peuvent servir comme tremplin et non comme barrière au re-design… »(Hill 2000).
    La Permaculture a développé un large suivi international de la part des individus qui ont suivi les formations a travers des cours intensifs certifiés de Permaculture, sur deux semaines (72 heures). Cette communauté permaculture continue de grandir sur la base des enseignements de Mollison et de ses associés, intégrant un éventail d’idées d’une culture alternative, à travers un réseau de formations, publications, jardins, forums internet, etc. Dans ce sens, la Permaculture est devenue à la fois un système de design et une philosophie de vie, qui se distingue par ses valeurs éthiques fondamentales.
    Le design en permaculture
    Le concept de « design » est central dans la permaculture. Ce terme anglais est intraduisible directement en français et signifie à la fois une conception, une création et l’aménagement d’un système. Le design est l’outil fondamental de la permaculture afin de planifier l’occupation terrestre humaine en fonction de l’environnement, de la culture, et du potentiel créatif des humains, c’est-à-dire en fonction de son éthique. Le design cherche en particulier à reproduire le fonctionnement et les interactions complexes des écosystèmes naturels qui ont été observés, tout en satisfaisant aux besoins des être humains.
    Les éléments du design
    Le design identifie au sein d’un système les différents éléments qui le constitue (plantes, vent, soleil, eau, construction, relation de prédation, etc) et cherche à les relier de manière complexe, en s’inspirant de l’observation du fonctionnement des écosystèmes naturels. Les éléments ainsi entremêlés, le design reproduit l’efficacité écosystèmique où, pour donner un exemple simple, les produits d’un premier élément subviennent aux besoins d’un second. Chaque élément est attentivement analysé pour en connaître ses propriétés, ses besoins et ses produits, afin de l’insérer le plus efficacement possible au sein du design. La synergie entre les éléments est obtenue en minimisant les déchets, le besoin en travail ou les besoins en énergie. Un design de permaculture exemplaire évolue au fil du temps, et peut devenir une mosaïque extrêmement complexe de sous-systèmes conventionnels et inventifs qui produisent une haute densité de produits (nourriture, matériaux, organisation sociale, infrastructures, information) et ceci pour un effort minimum.
    Les étapes du design : la méthodologie O’BREDIM
    La permaculture applique l’éthique et les principes à travers une approche d’ingénierie nommée O’BREDIM, acronyme pour Observation, Bordures, Ressources, Évaluation, Design, Implémentation et Maintenance. C’est un outil de planification que la permaculture emprunte au génie civil afin de réaliser le design d’un site comme une maison d’habitation, une région ou une zone industrielle par exemples.
    L’Observation vous permet tout d’abord de voir comment le site fonctionne a l’intérieur de lui-même, d’avoir une compréhension de ses interrelations initiales. Certains recommandent une observation du site sur une année avant toute intervention. Pendant cette période tous les facteurs, comme la topographie, la flore locale, les flux d’énergies, etc. peuvent être inclus dans le design. Une année permet d’observer le site au travers des quatre saisons, même s’il faut prendre en compte le fait qu’il peut y avoir de substantielles variations entre les années.
    Les Bordures font référence aux limites géographiques et physiques du site.
    Les Ressources incluent les personnes impliquées, les finances, ce que vous pouvez faire pousser ou produire dans le futur, ce que vous voulez voir et faire sur le site.
    L’Évaluation de ces trois premières étapes vous permet maintenant de vous préparer pour les trois suivantes. C’est une phase ou l’on prend en considération toutes les choses a portée de main avec lesquelles on va travailler, existantes ou que l’on souhaite avoir, et ou l’on regarde en détails leurs besoins spécifiques, afin d’identifier ses propres besoins en termes d’information (besoin d’un personne ressource compétente dans un domaine).
    Le Design est toujours un processus créatif et intense et l’on doit utiliser au maximum ses capacités à voir et à créer des relations synergiques entre tous les éléments listés dans la phase ressources.
    L’Implémentation est littéralement la première pierre posée à l’édifice, quand on aménage soigneusement le site en fonction de la chronologie et de l’agenda décidé.
    La Maintenance est nécessaire pour garder le site à son maximum de santé, en faisant des ajustements mineurs si nécessaire. Un bon design évitera le besoin de recourir à des ajustements majeurs.
    L’utilisation de motifs et du zonage
    L’utilisation des motifs naturels et réutilisables est une clef pour les design en permaculture. Certain auteurs font écho à cette approche en architecture par exemple.
    Dans l’application de motifs, les designers sont encouragés à développer :
    1. la conscience des motifs existant déjà dans la nature (et comment ils fonctionnent)
    2. l’application de ses motifs sur le site afin de satisfaire des besoins spécifiques au design.
    Le concept de zonage en permaculture rencontre une racine prestigieuse chez l’économiste Allemand Von Thünen qui théorisa l’aménagement de l’espace en cercles concentriques où la mise en valeur (ou « le design » selon la terminologie en permaculture) est différenciée en fonction de sa distance avec le centre. Plus la zone est éloignée de ce centre, plus certaines productions ne seront pas viables économiquement. Si ce centre pour Von Thünen est la ville, on retrouve souvent en permaculture la maison à cet emplacement. Il convient de noter qu’en permaculture, ce n’est pas tant la viabilité économique que la moindre utilisation de l’énergie qui conduit à une organisation de l’espace équivalente.. Ainsi, les zones en permaculture sont une manière d’organiser les éléments du design dans un environnement humain basé sur la fréquence de ses utilisations et des déplacements nécessaires pour y accéder. Il est traditionnellement fait référence à 5 ou 6 zones, selon que l’on décrit la maison comme une zone en soi ou non. Les éléments du système fréquemment récoltés, manipulés ou visités sont situés près de la maison en zones 1 et 2, alors que les éléments moins fréquemment manipulés sont situés plus loin. Les 6 zones sont:
    1. Zone 0: La maison elle même
    2. Zone 1: Le Jardin. Cette zone intensivement cultivée est importatrice de fertilité du sol des autres zones.
    3. Zone 2: Vergers et Basse cour.
    4. Zone 3: Pâturage et céréales. Cette production tend à être plus orienté vers la vente
    5. Zone 4: Pâtis et Bois. Cette zone est souvent laissée aux plantes endémiques.
    6. Zone 5: Espace sauvage. L’intervention humaine se limite à la récolte de plantes utiles spontanées.

    Applications de la permaculture
    Bien que le premier champ d’étude de la permaculture soit l’agriculture et plus généralement la gestion responsable des territoires, la permaculture a évolué vers la conception de sociétés dans leur ensemble. L’éthique et les principes de la permaculture peuvent donc être appliqués à n’importe quel domaine d’activité humain, qu’il soit formel comme l’architecture ou les transports, ou informel comme les structures sociales ou l’économie.
    Agriculture
    L’agriculture est chronologiquement le premier objet de la permaculture et est donc le plus étudié. IL existe une grande diversité d’approches différentes pour l’agriculture en utilisant la permaculture du simple fait qu’il existe une très grande variété de territoire et de climats. Toutefois, ce qui unis ces différentes pratiques est la recherche de la soutenabilité énergétique. C’est bien l’efficacité énergétique qui est toujours recherchée, que cela soit en évitant un travail inutile, faire d’un déchet une ressource, valoriser les services « gratuits » rendus par les écosystèmes, ou encore réduire les consommations et les déplacements.
    Les praticiens agricoles de la permaculture pratiquent de fait une agriculture biologique et n’utilisent pas d’intrants chimiques issus pour la plupart de l’industrie pétro-chimique. En permaculture est pratiqué presque systématiquement le non labour afin de ne pas détruire la pédofaune ni oxyder le complexe argilo-humique, garant d’une bonne fertilité du sol. Cette simplification permet également de réduire la pénibilité du travail et l’investissmeent que représente un labour. La permaculture centre son approche sur l’arbre et la foret. Ceci se traduit, par exemple, par la revalorisation des haies en bordure des cultures et des bocages comme garant de la biodiversité et de la limitation de l’érosion éolienne.
    L’écologe Whittaker a montré qu’un écosystème naturel mature est largement plus productif que n’importe quel système humain de production de nourriture La productivité primaire nette d’une foret tempérée caduque est deux fois celle d’une terre cultivée moyenne(1200 g/m²/an (gramme de matière sèche par mètre carré et par an) contre 650 g/m²/an) </ref>, du fait d’une utilisation de l’énergie, de l’eau et des nutriments beaucoup plus efficace que celle de l’agriculture. La permaculture s’est donc orientée vers la recherche de la mise en place d’agro-écosystèmes productifs s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels. L’agriculture naturelle de Masanobu Fukuoka et de l’ITAN (Institut Technique d’Agriculture Naturelle)ou les travaux sur la sélection de céréales pérennes du land institute[www.landinstitute.org] de Wes Jackson en sont de bons exemples.
    La forêt, une source d’inspiration majeure
    Du fait que les écosystèmes naturels sont supposément plus productifs que les systèmes de production humains, la permaculture s’attache à utiliser les modèles d’écosystèmes naturels et à s’en rapprocher autant que possible. Un des modèles fondamentaux est celui de la foret, composé de sept strates:
    1. la canopée
    2. la couche des arbres intermédiaires (fruitiers nains)
    3. les arbustes
    4. les herbes annuelles
    5. les plantes de couverture
    6. les racines
    7. la dimension verticale (lianes, vignes)
    8. la mycosphère
    L’efficacité productive supposée des systèmes forestiers pousse certains pratiquant de la permaculture à recréer des forets en y introduisant des plantes utiles. On parle de jardins forestiers et aussi d’agroforesterie. Cette pratique ancienne est particulièrement adaptée au milieu tropical et est mise en place par de nombreux agriculteurs de part le monde. Elle connait notamment une revalorisation importante depuis que la communauté scientifique s’y est intéressé à partir des années 70
    D’autres approches de la permaculture se focalisent sur la pédologie forestière. Dans ce cas, l’emphase est donnée à la création d’humus (ou humification) et à la couverture permanente du sol par paillage (parfois aussi appelé « mulch »), comme dans les écosystèmes naturels forestiers où feuilles, branchages et autres déchets vivants forment une litière permanente. Dans ce cas, la présence formelle d’arbres n’est pas nécessaire, comme on le retrouve dans les pratiques du jardin auto-fertile (autrement appelé synergétique) d’Emilia Hazelip, où les pratiques agricoles à base de BRF (Bois Raméal Fragmenté) développées notamment par Gilles Lemieux au Québec.
    Le modèle forestier est aussi particulièrement valorisé en permaculture pour sa résilience écologique et son efficacité à lutter contre les problèmes d’érosion du fait d’une couverture végétale et d’un développement racinaire permanent retenant ainsi le sol.
    Association traditionnelle Maïs/Haricot/Courge au Mexique.
    La biodiversité
    La permaculture cherche à stimuler la diversité dans ses aménagements agricoles. L’agriculture est donc au minimum sur le principe de la polyculture. Bien plus, elle est recherche constamment les meilleurs associations culturales et les compagnonnages de plantes. En cela, la permaculture s’oppose à l’approche moderne de l’agriculture tournée vers les monocultures.
    Par exemple, la permaculture valorise les associations culturales traditionnelles qui ont montrées leur efficacité comme la culture de la courge avec le maïs et le haricot. Pratiquée encore couramment, en Amérique Centrale notamment, elle est efficace car sur une surface réduite le haricot permet de fertiliser le sol en fixant l’azote de l’air par les rhizobium de ses racines, le Maïs quant à lui fournit un tuteur pour le haricot, et les feuilles de la courge couvrent le sol et en conserve l’humidité.
    De même sont fortement utilisées les synergies entre différentes plantes. De nombreux compagnonnages sont possibles: poireau avec fraisiers, pomme de terre et l’ail, navet et laitue…. Ces associations variétales permettent de bénéficier de plusieurs effets positifs: fertilisation par fixation d’azote, protection contre des nuisibles, utilisation de l’espace optimale tant aérien que racinaire, etc.
    Agriculture de conservation, agroforesterie
    C’est l’agriculture du carbone et du sol vivant, qui vise à terme au non travail du sol et au semis direct, et a nourrir le sol et non la plante en accumulant sur le sol une litière qui fait office de mulch et de nourriture pour le sol, et en sous sol du carbone par les racines des plantes pérennes (agroforesterie) ou annuelles (intercultures en agriculture de conservation) qui meurent selon des cycles réguliers (racines fines). Le sol étant vivant car constamment nourri par des apports de matières organiques réguliers, le travail du sol n’est plus nécessaire, il se fait par le travail de la vie du sol. Le plus délicat dans ce genre d’agriculture est la transition entre les deux phases, ou la compaction et le salissement des parcelles sont des problèmes dont les solutions sont à planifier sur plusieurs années pour les éradiquer.
    Augmenter les bordures/interfaces
    Les permaculteurs maintiennent qu’à l’endroit où des écosystèmes très différents se rejoignent (l’écotone des écologues), il y a une surface de productivité et de connexions utiles plus importantes que dans les écosystèmes pris séparément. Le plus grand exemple en est la côte. Là ou la terre rejoint la mer il y une surface particulièrement riche qui suffit à un pourcentage disproportionné de besoins animaux et humains. La preuve en est que l’écrasante majorité de l’humanité vit à moins de 100 km de la mer. L’idée est utilisée dans les designs permaculture en utilisant des spirales d’herbes dans les jardins ou en créant des mares avec des berges ondulées plutôt qu’en simple cercle ou ovales. Les bordures entre les bois et les plaines sont reconnues pour être les plus productives (dans le cas d’écosystèmes en équilibre ou matures).
    Les plantes pérennes
    Les plantes pérennes sont souvent utilisées dans les conceptions permaculture. Puisqu’elles n’ont pas besoin d’être replantées chaque année, elles ont besoin de moins de maintenance et de fertilisants. Elles sont importantes surtout dans les zones extérieures et dans les systèmes à étages. Ken Fern de Plants for a future a passé de nombreuses années à faire des recherches sur les plantes pérennes appropriées et met à disposition sur internet une liste impressionnante de plantes pérennes comestibles. De la même manière Wes Jackson et son équipe du Land Insitute ont mis au point des variétés pérennes de blé, tournesol mais, etc,
    Les animaux
    Beaucoup de designs permaculture essayent d’utiliser des animaux plutôt que des humains. Les poules peuvent être utilisées comme méthode de contrôle des adventices et fournissent de multiples produits œufs, viande, guano, chaleur… Quelques types de systèmes agro forestiers combinent les arbres et les animaux brouteurs. Ces animaux sont des animaux domestiques utilisés comme co-travailleurs, en mangeant une nourriture non comestible pour l’humain comme les limaces, les termites, et font intégralement partie de la lutte contre les nuisibles, en fournissant de plus des fertilisants a travers leurs excréments et en contrôlant certaines espèces de mauvaises herbes.
    L’énergie
    Appliquer les valeurs de la permaculture signifie utiliser moins de sources d’énergie non renouvelables, en particulier les formes dérivées du pétrole. Bruler des combustibles fossiles contribue à l’effet de serre et au réchauffement climatique, mais utiliser moins d’énergie veut dire plus que combattre le réchauffement climatique. La production de nourriture devrait être un processus complètement renouvelable et non pas basé sur le pétrole. La permaculture appliquée a l’agriculture a pour vocation de créer un système renouvelable qui ne dépend que d’une quantité minimale d’énergie. L’agriculture traditionnelle pré industrielle était intensive en termes de travail, l’agriculture industrielle est intensive en termes d’énergies fossiles, et la permaculture agricole est intensive en design et information. La permaculture est une manière de travailler plus intelligemment pas plus durement ; et quand c’est possible, l’énergie utilisée doit provenir de ressources renouvelables comme le vent le solaire passif, ou les biocarburants.
    Un bon exemple de ce genre de design efficace est la serre poulailler. En accolant la poulailler a une serre solaire on réduit la besoin de chauffer la serre avec des énergies fossiles vu que la serre est réchauffée par le métabolisme des poulets. On utilise également leurs « déchets » (plumes, déjections, chaleur, grattage du sol) pour diminuer le travail : les déjections fertilisent, les plumes mulchent (mulcher désigne l’action de répandre des matières organiques sur le sol autour des plantes et bordures pour étouffer les mauvaises herbes, matières appelées à se transformer en engrais ), la chaleur diminue la quantité d’énergie à apporter pour garder une température voulue constante, le grattage permet de se débarrasser des mauvaises herbes et des insectes. Dans une production en batterie, tous ces sous produits sont considérés comme des déchets, toute l’énergie étant concentrée sur la production d’œufs : la pollution est de l’énergie à la mauvaise place.
    Villes
    Le mouvement des villes en transition a été initié par le permaculteur Rob Hopkins, tout d’abord en 2005 en Irlande, avec les étudiants de l’université de Kinsale, puis en 2006 dans la ville anglaise de Totnes. L’initiatve des villes en transition vise à créer des communautés résilientes face à la double menace du pic pétrolier et du dérèglement climatique.
    Économie
    Un principe de base est d’ajouter de la valeur à une production existante. Un design permaculture cherche donc à fournir un large éventail de solutions incluant ses éthiques de base (voir ci-dessus) comme partie intégrante du design final qui a ajouté de la valeur au système considéré. De manière cruciale, il pose la question économique de savoir comment faire soit de l’argent en vendant la production soit de l’échanger contre du travail ou des services comme dans un SEL. Chaque design final doit donc inclure des considérations économiques ainsi que donner un poids égal pour maintenir l’équilibre écologique, en s’assurant que les besoins des gens travaillant sur le projet sont satisfaits et que personne ne soit exploité.
    L’économie de la communauté nécessite un équilibre entre les trois aspects que comprend une communauté: la justice, l’environnement et l’économie, aussi appelée le triple facteur décisif, ou triple E (écologique- économique-éthiques). Un marché coopératif de paysans serait un bon exemple d’une telle structure. Les agriculteurs sont les travailleurs et les propriétaires. De plus, toute l’économie est pondérée par son écologie. Aucun système économique ne peut exister indépendamment de son écosystème ; par conséquent tous les couts externes doivent être pris en compte quand on parle d’économie.

    La structure nationale française
    En 2008 est née l’association française de permaculture « Brin de Paille ». Parallèlement, l’Université Populaire de Permaculture a vu le jour, sous l’impulsion de Steve Read. Ces deux structures ont été conçues pour être itinérantes et s’implanter dans des endroits en besoin de dynamique, afin de concentrer pendant le temps ou elles y sont les énergies nécessaires à l’émergence d’une association locale qui deviendra autonome. Ce principe de structures pondeuses vise à enclencher une dynamique de groupes locaux de permaculteurs afin de doter toutes les biorégions d’une structure permaculture.
    L’association Brin de paille a pour mission de promouvoir la permaculture, de mettre en réseau les acteurs français de la permaculture, et d’accompagner les projets en permaculture.
    L’Université Populaire de Permaculture a pour fonction d’organiser des stages certifiés de 72 heures, première étape pour devenir professeur de permaculture (maitre designer), et de suivre les étudiants qui suivent la formation de deux ans de maitre designer et de leur délivrer le diplôme après passage devant un jury. Elle est en train de s’organiser pour fonctionner comme les compagnons du devoir et proposer aux étudiants un tour de France chez des maitres designers. L’Université est également en train de s’organiser pour devenir centre de recherches, qui sera par conséquent disséminé sur tout le territoire avec des expériences et des travaux conduits par les groupes locaux. De plus, c’est un centre de ressources et de publication sur les thématiques utilisées par la permaculture.

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